On the corruption scandal “Qatargate”

Qatargate

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Statement by the EL Executive Board, 18-19 February

Qatargate is probably the most important scandal to hit the European Parliament (EP) and the institutions of the European Union. The prestige and reputation of the EP are severely tarnished when one of its vice-presidents is in prison under investigation for corruption. Revelations of suitcases found in MEPs homes containing millions of cash are rightly causing the indignation of millions of European citizens who are being brought to their knees by the energy price crisis, never-ending austerity, growing precarity, economic decline.

It is infuriating when citizens’ representatives, or worse socialists, are caught taking bribes to influence the decisions of the most representative institution of the European Union in a matter that has to do with safety and workers’ rights.

For the thousands of dead migrant workers in Qatar and across the Gulf States, for their grieving families, for the inhumane working conditions of millions of others, the least the EP should do is to press for the truth to be revealed, to work for decent working conditions around the world, sanctioning those countries that perpetuate practices of slavery and brutality against vulnerable and unprotected workers.

Eva Kaili was just one example of a certain type of cynical politician that has made their appearance in recent years, even among European socialists, who unabashedly prefer to collaborate with the European Right, who attack the left with fanaticism and offer themselves to the service of powerful and illegitimate interests. The EU seems to be increasingly open to the influence of money, big business, or authoritarian regimes.

The “moral question” that is exploding in the EP, having to do with the lack of transparency and accountability, is linked to the political question that concerns all European institutions, often conditioned by the uncontrolled expansion of corporate lobbying and the logic of revolving doors. The culture of impunity for the powerful and the well-connected perpetuates and deepens the crisis of trust of European citizens towards their Union, opening the way for a larger influence of the far-right and anti-European forces inside and outside the EU.

The Party of the European Left reaffirms its moral and political diversity from these forms of mingling between business and politics from which corruptive processes arise.

Qatargate currently involves Greek, Belgian and Italian MEPs and some of their assistants, but it might soon prove to be of a much larger scale. Moreover, it does not only have to do with the whitewashing of the shameful World Cup in Qatar, but it also touches the bilateral relations of the EU with Morocco, which has oppressed the Saharawi people for years.

Europe must use its colossal economic influence to ensure that labor rights are promoted and respected by all its economic partners.

Citizens are demanding that their representatives, especially those who claim to represent the interests of workers, establish impeccable procedures for transparency in the functioning of the European institutions, democratic accountability, and citizen participation.

 

Sur le scandale de la corruption “Qatargate”

Déclaration du bureau exécutif du PGE, 18-19 février

Le Qatargate est probablement le plus important scandale à frapper le Parlement européen (PE) et les institutions de l’Union Européenne. Le prestige et la réputation du PE sont gravement ternis lorsque l’un de ses vice-présidents est en prison dans le cadre d’une enquête pour corruption. Les révélations de valises trouvées au domicile de députés européens contenant des millions d’argent liquide provoquent à juste titre l’indignation de millions de citoyens européens mis à genoux par la crise des prix de l’énergie, l’austérité sans fin, la précarité croissante, le déclin économique.

Il est exaspérant que des représentants des citoyens, ou pire des socialistes, soient pris en flagrant délit d’acceptation de pots-de-vin pour influencer les décisions de l’institution la plus représentative de l’Union européenne dans une affaire qui concerne la sécurité et les droits des travailleurs.

Pour les milliers de travailleurs migrants morts au Qatar et dans les États du Golfe, pour leurs familles en deuil, pour les conditions de travail inhumaines de millions d’autres, le moins que le PE puisse faire est de faire pression pour que la vérité soit révélée, d’œuvrer pour des conditions de travail décentes dans le monde entier, en sanctionnant les pays qui perpétuent des pratiques d’esclavage et de brutalité à l’encontre de travailleurs vulnérables et sans protection.

Eva Kaili n’est qu’un exemple d’un certain type de politiciens cyniques qui ont fait leur apparition ces dernières années, même parmi les socialistes européens, qui préfèrent sans complexe collaborer avec la droite européenne, qui attaque la gauche avec fanatisme et se met au service d’intérêts puissants et illégitimes. L’UE semble être de plus en plus ouverte à l’influence de l’argent, des grandes entreprises ou des régimes autoritaires.

La “question morale” qui explose au PE, liée au manque de transparence et de responsabilité, est liée à la question politique qui concerne toutes les institutions européennes, souvent conditionnée par l’expansion incontrôlée du lobbying des entreprises et la logique des portes tournantes. La culture de l’impunité pour les puissants et les personnes bien connectées perpétue et approfondit la crise de confiance des citoyens européens envers leur Union, ouvrant la voie à une plus grande influence de l’extrême droite et des forces anti-européennes à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE.

Le Parti de la Gauche Européenne réaffirme sa diversité morale et politique par rapport à ces formes de mélange entre les affaires et la politique d’où découlent des processus corrupteurs.

Le Qatargate implique actuellement des députés européens grecs, belges et italiens et certains de leurs assistants, mais il pourrait bientôt s’avérer d’une ampleur bien plus grande. En outre, il ne concerne pas seulement le blanchiment de la honteuse Coupe du monde au Qatar, mais il touche également les relations bilatérales de l’UE avec le Maroc, qui opprime le peuple sahraoui depuis des années.

L’Europe doit utiliser son influence économique colossale pour veiller à ce que les droits du travail soient promus et respectés par tous ses partenaires économiques.

Les citoyens exigent que leurs représentants, en particulier ceux qui prétendent représenter les intérêts des travailleurs, établissent des procédures irréprochables en matière de transparence du fonctionnement des institutions européennes, de responsabilité démocratique et de participation des citoyens.