La bataille pour les retraites est un enjeu de société européen

Manifestation contre la reforme de retraite en France

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Déclaration du bureau exécutif du PGE, 18-19 février

Le mouvement social et populaire s’opposant à la « réforme » des retraites que le gouvernement d’Emmanuel Macron cherche à imposer au peuple français est historique, par la participation très importante aux grèves et aux manifestations, par le soutien populaire massif dont il bénéficie, par l’unité syndicale qui le porte et l’engagement de toutes les organisations de gauche. Les prochaines semaines seront déterminantes : soit le gouvernement français passe en force, soit il est contraint de retirer son projet. Dans les deux cas, il est délégitimé. Le PGE réaffirme son soutien au mouvement social, à la grève reconductible et à l’unité syndicale et politique pour le retrait immédiat du projet du gouvernement français sur les retraites. C’est pour cela qu’il sera présent à la manifestation à Paris le 7 mars prochain.

Le PGE se réjouit de voir la question sociale et l’exigence d’une autre société, où nos vies valent plus que les profits du capital, portée par les mouvements sociaux à travers l’Europe. Il est solidaire des mobilisations des travailleurs et des travailleuses britanniques, qui mènent une lutte sur la longue durée contre le gouvernement conservateur et son projet anti-social et autoritaire ; il est également aux côtés des mobilisations pour la défense du système public de santé à Madrid, contre les projets du gouvernement régional de la droite madrilène.

Toutes ces batailles sont des batailles de société. Elles posent la question du modèle de société. Veut-on une société du chacun pour soi, minée par la finance, le coût du capital et la précarité, où seuls ceux qui ont la chance d’arriver en bonne santé à la retraite pourront en bénéficier ? Ou bien une société de la solidarité empruntant la voie du progrès pour toutes et tous ? Partout les classes dirigeantes, avec le soutien de la commission européenne, sont à l’offensive ; partout les peuples cherchent les voies d’une alternative sociale.

Partout en Europe, ces offensives précarisent particulièrement les femmes. En France dans leur vie professionnelle, les femmes subissent de nombreuses contraintes au travail, qui non seulement ne permettent pas de construire une carrière dans de bonnes conditions, mais constatons aussi que cela prive le monde du travail de talents et de forces considérables. Le revenu des femmes reste inférieur en moyenne de 22 % à celui des hommes. En France si le taux d’emploi des femmes et leur rémunération étaient égaux à ceux des hommes, le produit intérieur brut de la France bondirait de 6,9 %. Derrière la bataille pour les retraites, tout le monde voit bien qu’il s’agit d’un choix idéologique de société majeur pour l’ensemble des salariées, pour la société.

D’autres solutions sont possibles, s’attaquant au coût du capital et pour emmener les entreprises et les services publics vers un chemin de progrès social, viable et efficace, basé sur la création d’emplois de qualité, la formation, l’amélioration des salaires. C’est une bataille commune pour tous les peuples européens. La question des moyens financiers et l’utilisation de l’argent en Europe, notamment celui créé par la BCE, et du contrôle démocratique et citoyen sur cette utilisation, est donc, plus que jamais une question centrale.

Le PGE, dans la ligne du document politique adopté au 7e congrès, réaffirme son engagement pour la création d’un Fonds européen de développement écologique et social, pour les services publics et pour l’emploi de qualité, financé par la création monétaire de la BCE, et doté d’une gouvernance démocratique ; et pour une autre sélectivité du crédit, favorisant les porteurs de création d’emploi et de formation.

 

The struggle for pensions is a European social issue

Statement by the EL Executive Board, 18-19 February

The social and popular movement opposing the pension “reform” that Emmanuel Macron’s government is trying to impose on the French people is historic, because of the very large participation in the strikes and demonstrations, the massive popular support it enjoys, the trade union unity that carries it forward and the commitment of all the left-wing organisations. The next few weeks will be decisive: either the French government goes through with it or it is forced to withdraw its project. In both cases, it is delegitimised. The EL reaffirms its support to the social movement, to the renewable strike and to trade union and political unity for the immediate withdrawal of the French government’s plan on pensions. This is why we will be present at the demonstration in Paris on 7 March.

The EL is delighted to see the social question and the demand for another society, where our lives are worth more than the profits of capital, being carried by social movements throughout Europe. It stands in solidarity with the mobilisations of British workers, who are waging a long-term struggle against the Conservative government and its anti-social and authoritarian project; it also stands alongside the mobilisations in defense of the public health system in Madrid, against the projects of the right-wing regional government of Madrid.

All these struggles are struggles regarding a model of society. They raise the question of the model of society. Do we want a society of every man for himself, undermined by finance, the cost of capital and precariousness, where only those lucky enough to reach retirement in good health will be able to benefit from it? Or is it a society of solidarity that follows the path of progress for all? Everywhere the ruling classes, with the support of the European Commission, are on the offensive; everywhere the people are looking for a social alternative.

All over Europe, these offensives make women particularly precarious. In France, in their professional lives, women are subject to numerous constraints at work, which not only do not allow them to build a career under good conditions, but also deprive the world of work of considerable talent and strength. Women’s income remains 22% lower on average than men’s. In France, if women’s employment rate and pay were equal to that of men, France’s gross domestic product would jump by 6.9%. Behind the struggle for pensions, everyone can see that it is a major ideological choice for society as a whole and for all employees.

Other solutions are possible, attacking the cost of capital and leading companies and public services towards a path of social progress, viable and efficient, based on the creation of quality jobs, training and the improvement of wages. This is a common struggle for all European peoples. The question of financial means and the use of money in Europe, especially that created by the ECB, and of democratic and citizen control over this use, is therefore, more than ever, a central question.

The EL, in line with the political document adopted at the 7th Congress, reaffirms its commitment to the creation of a European Fund for ecological and social development, for public services and for quality employment, financed by the creation of money by the ECB, and endowed with democratic governance; and for a different selectivity of credit, favouring those who create jobs and training.