Arrestation de Coline Fay au Sénégal : La démocratie en péril et une Union européenne silencieuse

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Le Parti de la gauche européenne (PGE) est profondément préoccupé par l’arrestation et la mise en détention de Coline Fay, citoyenne française de 26 ans, militante écologiste et anti-impérialiste. Coline Fay a été arrêtée le vendredi 24 novembre pour avoir participé à un rassemblement pacifique le 17 novembre avec 6 autres personnes devant la Cour suprême. Selon les médias sénégalais, une information judiciaire a été ouverte contre ces militants pour « actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique » et « complot contre l’autorité de l’État ». En plus de ces charges, madame Fay est poursuivie pour « séjour irrégulier » au Sénégal et a été placée en détention.

Coline Fay, militante politique engagée et ses coaccusés sont en prison, alors qu’ils exerçaient le droit fondamental de participer à un rassemblement non violent. Cette arrestation, qui s’inscrit dans un contexte de démocratie malmenée, soulève de graves inquiétudes quant au respect des droits civils et politiques au Sénégal. Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty InternationaI déclare à ce propos : « en amont de l’élection présidentielle de 2024, les autorités sénégalaises sont en train d’affaiblir la protection des droits humains dans le pays en réprimant la liberté de la presse et la liberté d’expression et de réunion pacifique, en interdisant des manifestations organisées par des partis d’opposition et en ne respectant pas les droits à la justice, à la transparence et à la vérité des victimes de l’usage d’une force meurtrière »

Le PGE condamne fermement cette violation flagrante des libertés fondamentales et appelle les autorités sénégalaises à libérer immédiatement et sans condition Mme Fay, ainsi que tous les détenus politiques actuellement incarcérés dans le pays. En privant les citoyens de leur droit à la liberté d’expression et en réprimant les voix dissidentes, le régime sénégalais compromet gravement les principes démocratiques qui sont au fondement de notre société.

Le PGE est particulièrement alarmé par le silence observé par l’Union européenne face à ces atteintes aux droits de l’homme au Sénégal. Et s’étonne que les autorités continuent de recevoir le président sénégalais, Macky Sall, avec tous les égards sans évoquer la répression qui frappe les militants associatifs et politiques de ce pays naguère connu pour le respect des libertés fondamentales de ses citoyens. Plus de 1000 militants et responsables politiques sont en détention préventive pour des chefs d’inculpation comme « appel à l’insurrection », « diffamation de corps constitué », « atteinte à la sûreté de l’État », etc. Depuis mars 2021, la répression des manifestations de l’opposition par les forces de l’ordre a entrainé la mort de plusieurs dizaines de personnes et plusieurs centaines de blessés. Le PGE exige de l’Union européenne une prise de position ferme et unanime pour la libération immédiate des prisonniers politiques et le respect des droits civils et politiques au Sénégal.

Le PGE appelle la Commission européenne, la France et l’ensemble des pays de l’Union européenne et au-delà l’ensemble de la communauté internationale à se mobiliser et à agir rapidement pour faire pression sur le gouvernement sénégalais, afin que cesse cette répression injustifiée et que la démocratie retrouve sa place dans ce pays.

Le PGE reste vigilant quant à l’évolution de la situation et continuera de soutenir tous les défenseurs des droits de l’homme et les militants pour la démocratie, où qu’ils se trouvent dans le monde en général et au Sénégal en particulier.

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Arrest of Coline Fay in Senegal: Democracy at risk and a silent European Union

The Party of the European Left (EL) is deeply concerned by the arrest and detention of Coline Fay, a 26-year-old French citizen and environmental and anti-imperialist activist. Coline Fay was arrested on Friday November 24 for taking part in a peaceful rally on November 17 with 6 other people in front of the Supreme Court. According to Senegalese media reports, a judicial investigation has been opened against the activists for “acts and maneuvers likely to compromise public security” and “plotting against the authority of the State”. In addition to these charges, Ms. Fay is being prosecuted for “illegal residence” in Senegal and has been placed in detention.

Coline Fay, a committed political activist, and her co-defendants are in prison while exercising their fundamental right to take part in a non-violent rally. This arrest, which takes place against a backdrop of undermined democracy, raises serious concerns about respect for civil and political rights in Senegal. Samira Daoud, Regional Director for West and Central Africa at Amnesty International said: “in the run-up to the 2024 presidential election, the Senegalese authorities are weakening the protection of human rights in the country by repressing press freedom and freedom of expression and peaceful assembly, banning demonstrations organized by opposition parties and failing to respect the rights to justice, transparency and truth of the victims of the use of lethal force.”

The EL strongly condemns this flagrant violation of fundamental freedoms and calls on the Senegalese authorities to immediately and unconditionally release Mrs Fay, as well as all political prisoners currently incarcerated in the country. By depriving citizens of their right to freedom of expression and repressing dissenting voices, the Senegalese regime is seriously compromising the democratic principles on which our society is founded.

The EL is particularly alarmed by the European Union’s silence in the face of these human rights violations in Senegal. And it is astonished that the authorities continue to receive the Senegalese President, Macky Sall, with all due respect, without mentioning the repression of associative and political activists in a country once known for respecting the fundamental freedoms of its citizens. More than 1,000 activists and political leaders are being held in preventive detention on charges including “calling for insurrection”, “defamation of a constituted body”, “undermining state security” and others. Since March 2021, the repression of opposition demonstrations by the forces of law and order has resulted in the deaths of several dozen people and several hundred injuries. The EL demands that the European Union take a firm and unanimous stand for the immediate release of political prisoners and respect for civil and political rights in Senegal.

The EL calls on the European Commission, France and all the countries of the European Union, as well as the entire international community, to mobilize and act quickly to put pressure on the Senegalese government, so that this unjustified repression ceases and democracy regains its place in this country.

The EL remains vigilant to developments in the situation and will continue to support all human rights defenders and democracy activists, wherever they may be in the world in general and in Senegal in particular.